La correspondance de François Mauriac constitue une véritable «biographie intime»: il y révèle ses penchants politiques et littéraires et s’y exprime avec liberté et franchise. Cette absence d’arrière-pensée et d’élaboration confère aux Lettres de François Mauriac à Louis Brun une simplicité et une spontanéité empreintes au charme naturel de sa conversation. Ce qui faisait dire à Jacques Chardonne: «C’est que vos lettres sont vous-même, plus que tout.» Le lecteur trouvera dans ce texte ample confirmation de l’importance que François Mauriac a accordée à la valeur de son œuvre et à son métier d’écrivain qui devait lui permettre de gagner sa vie. Dans ces lettres, il n’est pas question de problèmes littéraires, religieux ou politiques, mais on y trouve un Mauriac «au quotidien» qui veut tirer de sa profession tous les avantages économiques possibles. Cette correspondance témoigne aussi du rapport parfois difficile de François Mauriac avec son éditeur, Bernard Grasset. C’est une relation qui faisait écrire à Louis-Ferdinand Céline: «Tous les éditeurs sont des charognes»; à quoi Gaston Gallimard rétorquait: «Un auteur, un écrivain, le plus souvent n’est pas un homme. C’est une femelle qu’il faut payer, tout en sachant qu’elle est toujours prête à s’offrir ailleurs. C’est une pute.»
François Mauriac, né à Bordeaux, le 11 octobre 1885, a fait ses études chez les marianistes du collège de Grand-Lebrun. Les vacances dans les Landes l’enracinent dans un terroir qui est à l’origine de son œuvre romanesque et poétique. À l’âge de vingt ans, en 1906, il «monte» à Paris et se consacre à la littérature. Ses romans principaux sont: Genitrix, Le Désert de l’amour, Thérèse Desqueyroux, Le Nœud de vipères, La Pharisienne, Un adolescent d’autrefois. Élu à l’Académie française, en 1933, il remporte le prix Nobel, en 1952. Il meurt à Paris, le 1 septembre 1970.
Pier Luigi Pinelli, professeur de Langue et Littérature française à l’Université de Gênes, Chevalier des Palmes académiques a consacré ses recherches sur Montesquieu, Rousseau, Hugo, Champfleury, Flaubert, Gide, Valéry, Zola, Huysmans, Mauriac, Barbusse, P. Grainville, C. Gailly et, à partir des années 1990, à l’édition génétique de Genitrix, du Désert de l’amour et de La Fin de la nuit.
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