"J’aimais. Aimer, se sentir jeune et plein d’amour, sentir la nature et ses harmonies palpiter en vous, avoir besoin de cette rêverie, de cette action du cœur et s’en sentir heureux!Oh!les premiers battements du cœur de l’homme, ses premières palpitations d’amour! qu’elles sont douces et étranges! Et plus tard, comme elles paraissent niaises et sottement ridicules! Chose bizarre! il y a tout ensemble du tourment et de la joie dans cette insomnie. Est-ce par vanité encore? Ah! l’amour ne serait-il que de l’orgueil? faut-il nier ce que les plus impies respectent? faudrait-il rire du cœur? – Hélas! hélas! La vague a effacé. les pas de Maria."
Gustave Flaubert est né le 12 décembre 1821 à Rouen. Dès l'enfance, il connut la monotonie de la vie en province et s'en souviendra lorsqu'il écrira le roman Madame Bovary en 1857 et Le dictionnaire des idées reçues (ouvrage littéraire inachevé à la mort de Flaubert et qui paraîtra finalement à titre posthume en 1911). Pour tromper son ennui, il s'adonna très tôt à la littérature. Dès le lycée, il composa des Gustave Flaubert textes à dominante sombre et mélancolique pour la plupart. Il commença des études de droit à Paris mais du arrêter pour cause d'une maladie nerveuse vers 1844. Il devait en souffrir jusqu'à la fin de son existence. Flaubert était connu comme étant quelqu'un de grande culture, ayant une incroyable capacité de travail et des exigences esthétiques rigoureuses. Il ne quittait Croisset et sa table d'écrivain que pour quelques voyages en Orient, en Algérie, en Tunisie et à Paris où il fréquentait les milieux littéraires. Flaubert mourut à Croisset le 8 mai 1880.
Les œuvres de jeunesse de Flaubert annoncent sa maturité par les thématiques. C'est le cas de ses Mémoires d'un fou de 1838 qui se présentent comme le récit autobiographique de sa passion pour une femme mariée. Ce récit annonce déjà la problématique de L'Education Sentimentale.